Chaque mois, Smart Food Paris propose un événement ouvert au public. Le but ? ouvrir les portes de l’incubateur à tous, au-delà de l’écosystème habituel et mener une réflexion commune. Au mois de mai, la thématique portait sur la consommation responsable et notamment comment aider les consommateurs à choisir des produits responsables ? Autour de la table : Mathilde Demont, ancienne chargée de développement commercial chez C’est qui le patron ?!, Maximilien Rouer, Directeur du développement de Ferme France et Fabien Sauleman, co-fondateur de Poulehouse.
Le futur client co-concepteur du produit final
Un produit responsable, ça se construit et ça s’accompagne. Elaborer un produit responsable implique de nouveaux process et des dispositifs d’informations spécifiques pour les consommateurs. Chez C’est qui le patron ?! par exemple, tout le monde peut participer à la démarche de co-création proposées par les marques clientes de la plateforme, grâce à des quiz disponibles en ligne. Les consommateurs sont ainsi interrogés sur toute une série de critères allant de l’alimentation des vaches pour le lait par exemple, à la rémunération des producteurs en passant par le packaging.
Les bonnes pratiques sociales et environnementales comme critère de choix d’un produit
Responsabilité rime avec transparence. Pour cela, il faut définir quelles données récolter et comment les récolter afin de fournir le maximum d’informations aux consommateurs pour aiguiller leurs choix. Ferme France a par exemple mis en place des groupes de travail avec les adhérents (grands groupes, startups et autres) de l’association pour déterminer ensemble ce qui peut être considéré comme « bonnes pratiques » pour ensuite les noter. Le but final étant de créer une base de données qui permettra de déterminer l’impact sociétal environnemental d’un produit.
Le consommateur doit interpeller
Le consommateur doit se sentir libre de questionner les industriels sur la composition des produits mais aussi la qualité de la chaine de production et le respect des conditions de travail. « Un dirigeant n’agit que s’il est interpellé » témoigne Maximilien Rouer.
Valoriser un produit responsable pour donner un sens nouveau aux indicateurs traditionnels
Les prix donnent une information qui sont liés à de nouvelles variantes. Chez Poulehouse par exemple, les œufs sont vendus 150 % plus cher que le prix du marché. Cela peut s’expliquer par les conditions d’élevage et les coûts d’entretien. Dans le cas de C’est qui le patron ?! le prix de leur produit phare, le lait, est plus cher que la moyenne car la rémunération des producteurs est plus élevée.
Ainsi, plus un consommateur sera informé et averti sur le sujet, plus il sera capable de faire un choix aiguillé pour élire un produit qu’il jugera responsable. A terme, l’idéal serait que le consommateur n’ait plus à faire cet arbitrage entre différents produits pour trouver LE produit responsable mais plutôt d’avoir le choix entre différents produits responsables. Pour cela, c’est aux industriels de retirer de leur gamme de produits les moins sains. Si la responsabilité et la transparence peuvent être vus comme des éléments différenciant aujourd’hui, ne serait-il pas préférable qu’ils deviennent la norme dans un futur proche ?