Qinto

En bref

  • Date de création :

    14 octobre 2020
  • Date d'incubation :

    Novembre 2020
  • Fondateurs :

    Guillaume Keck et Michael Heim
  • Site internet :

    https://qinto.fr/

Qinto, l'outil de pilotage de gestion des boulangers

Quel est le concept de Qinto en quelques mots ?

Guillaume : Qinto est une application mobile de gestion destinée aux boulangers et basée sur le partage d’informations. Grâce à cet outil de pilotage, le boulanger connaît sa performance financière en temps réel et peut la comparer avec ses pairs dans son quartier, sa ville ou son département.

Michael : L’application lui permet par exemple de savoir quels sont les produits les plus profitables, comment mieux planifier sa production ou bien d’identifier pour quelles raisons un de ses pairs fait deux fois plus de croissants que lui en une heure.

Quelle est l’origine de votre projet ?

G : Nous avons tous les deux une quinzaine d’années d’expérience au sein de grands groupes en contrôle de gestion et, très vite, on s’aperçoit bien que plus on a d’informations moins il est facile de prendre des décisions. En parallèle, nous sommes partis du constat que les boulangers, en tant que chefs d’entreprise, avaient besoin de comprendre et analyser la performance de leur activité, mais qu’en même temps ils avaient une contrainte de temps énorme. Avec Qinto, nous avons ainsi souhaité rendre facilement accessible l’information financière, en la vulgarisant et en sélectionnant uniquement les données importantes.

M : Nous avions envie de transposer la logique et les méthodes du contrôle de gestion industriel à l’artisanat. Et nous avons choisi, pour commencer, la boulangerie car c’est un secteur avec lequel nous avons quelques affinités : ma grand-mère était boulangère et Guillaume a récemment passé son CAP.

Quels sont vos concurrents et comment vous différenciez-vous d’eux ?

M : Aujourd’hui, pour réaliser un bilan de son activité, il y a des acteurs assez classiques comme les banques ou les experts comptables, desquels on devient dépendant et qui ne permettent pas d’avoir accès instantanément aux données financières de son entreprise.
Il existe ensuite des solutions plus automatisées, comme des progiciels, qui permettent d’accéder à un nombre infini de données mais rendent l’arbitrage plus complexe. Il faut parfois presque avoir un doctorat pour comprendre comment cela fonctionne ! Enfin, il y a des solutions développées par les startups qui sont très faciles à prendre en main, donc le boulanger est autonome, mais elles se concentrent généralement sur une seule partie de l’activité, comme la gestion de la caisse ou du personnel. Finalement, il n’existe pas encore sur le marché de solution telle que la nôtre.

G : Pour résumé, notre différence avec la concurrence se fait sur deux axes : notre approche frugale de l’information et l’autonomie offerte au professionnel grâce à notre application. Il lui suffit de renseigner un minimum de données pour obtenir quelques indicateurs clés et analyser l’intégralité de son activité.

Quel est votre business model ?

M : Nous avons un business model SaaS qui repose sur un abonnement mensuel et sans engagement. Nous avons développé une première version de l’application qui permet au boulanger de saisir chaque soir ses invendus afin de recevoir un rapport chiffré et de pouvoir mieux les gérer. En complément de ce module gratuit, un module payant lui sera proposé pour qu’il puisse suivre l’intégralité de son activité grâce à seulement quelques données clés.

Où en est votre projet aujourd’hui ?

M : La première version de notre application est déjà à l’essai chez certains boulangers à Paris. Nous sommes en contact quotidien avec eux pour recueillir leurs feedbacks et améliorer continuellement notre produit pour qu’il soit le plus adapté possible à leurs besoins. En parallèle, nous travaillons au développement du deuxième module qui sera testé très prochainement pour lancer la commercialisation avant l’été et ainsi déployer rapidement l’application au plus grand nombre.

G : Dans les années à venir, nous aimerions ouvrir notre service à d’autres métiers du secteur de l’artisanat, comme les pâtissiers, les bouchers, les restaurateurs et même pourquoi pas les coiffeurs ! Finalement, ce qui nous intéresse avant tout c’est de travailler avec des artisans locaux et de les accompagner dans leur gestion quotidienne.

Quelles sont les plus grands défis que vous avez rencontrés dans la mise en œuvre de votre projet ?

G : Je dirais qu’un des défis les plus importants pour moi a été de passer du statut de salarié à celui d’entrepreneur. Après 15 années d’expérience en salariat, ce n’est pas toujours évident de changer de posture et d’adopter de nouveaux réflexes !

M : De mon côté, le plus grand défi a été d’apprendre et engranger une énorme quantité d’informations et de connaissances en si peu de temps ! Mais c’est aussi la chose la plus stimulante dans cette aventure, car cela nous oblige à sortir de notre zone de confort et à aller explorer des sujets que nous ne maîtrisons pas.

G : Et je rajouterais que le défi du moment c’est aussi être entrepreneur en télétravail à la maison avec les enfants ;)

Quelles leçons tirez-vous de votre aventure entrepreneuriale ?

G : Être entrepreneur c’est passer par des hauts et des bas en permanence, ce qui peut vite être difficile à gérer. Mon conseil est donc de considérer les bonnes et les mauvaises nouvelles comme des nouvelles moyennes, cela permet ainsi de mieux vivre ces montagnes russes émotionnelles !

M : Il est également important d’oser poser des questions. C’est un conseil que nous tenons d’un ancien supérieur de Guillaume lorsqu’il travaillait aux Etats-Unis et dont le mantra était : « If you don’t ask the answer is always no ». 

Pour quelles raisons avez-vous souhaité rejoindre Smart Food Paris ?

G : Ce qui est amusant, c’est que Smart Food Paris a littéralement contribué à la naissance de Qinto ! Lorsque nous avons déposé notre dossier de candidature puis passé les oraux de sélection en septembre, cela nous a aidés à formuler et structurer notre projet. Puis, une fois incubés, nous avons pu rencontrer des acteurs du secteur renforcer notre réseau.

M : Rejoindre Smart Food Paris c’est aussi être challengés au quotidien par l’équipe, d’autres entrepreneurs, des experts et plus particulièrement notre mentor qui nous aide à prendre de la hauteur et sortir la tête du guidon. Ce que nous apprécions ce sont aussi tous les services sectoriels et transverses auxquels nous avons accès, comme les formations, les opportunités de visibilité, le partnership book ou les mises en relation. Tout cela nous facilite grandement la vie au quotidien et représente un vrai atout financier !

G : D’ailleurs, cela serait intéressant d’additionner le coût réel de tous ces services dont nous bénéficions gratuitement… je pense que l’incubation nous a permis d’économiser plusieurs dizaines de milliers d’euros !

M : Finalement nous pouvons dire que Paris&Co est notre plus grand investisseur [rires].

Quel est votre regard sur le secteur alimentaire actuel et futur ?

G : Depuis quelques temps déjà, on observe un véritable retour au local, l’envie de cuisiner davantage, de s’informer sur les produits que l’on consomme et de mieux comprendre leur histoire. C’est une dynamique dans laquelle je me retrouve et qui, je pense, perdurera car de plus en plus de marques, chefs et restaurateurs ouvrent la voie à une alimentation durable.

M : Je rejoins Guillaume sur l’importance du local car, en France, les commerces de proximité dynamisent les quartiers et jouent un vrai rôle social auprès des habitants. Nous l’avons d’autant plus constaté cette année avec la crise sanitaire. Il faut donc continuer à les soutenir car ce sont eux qui font vivre les villes !

 

Bandeau Portrait Food

Si vous étiez une viennoiserie, quelle serait-elle ?

M : Le pain aux raisins, c’est mon petit pêché mignon par excellence, celui que j’ai découvert en France. Dès que j’achète des viennoiseries, je prends des croissants et des pains au chocolat pour ma femme et mes enfants mais pour moi c’est toujours un pain aux raisins !

G : De mon côté, je dirais le chausson aux pommes… comme celui de Bo&mie qui est vraiment délicieux !

Si vous étiez un pain, quelle serait-il ?

G : Si j’étais un pain, je serais une tradition au levain… car j’ai lancé mon levain l’année dernière et c’est vachement chouette !

M : Je rejoins Guillaume pour le levain, cependant je ne choisis pas la baguette mais plutôt une meule qui me rappelle l’enfance. Je crois que ce que j’aimais le plus manger pour le goûter lorsque j’étais petit c’était une belle tranche d’un pain sortant du four, avec du beurre frais dessus!

Quelle est votre recette fétiche ?

G : La tarte à la rhubarbe de ma grand-mère !

M : Si nous restons dans les recettes de grands-mères, je dirais les pfannkuchen. C’est comme une crêpe, mais légèrement plus épaisse, qui se mange en dessert avec ce la compote de pommes ou en salé pour accompagner une soupe par exemple. C’est le repas traditionnel du vendredi en Allemagne, et cela me manque!

Quel est le chef ou le livre de cuisine qui vous inspire ?

G : Philippe Conticini et son livre « Conticini en live » où on peut y retrouver toutes les vidéos de ses lives Facebook, une multitude de recettes & tours de main, c’est une véritable bible et, de loin, le meilleur livre de pâtisserie que j’ai lu.

Auriez-vous un bon plan food à nous conseiller à Paris ?

G : Le Quincy, c’est un restaurant dans le 12e arrondissement (28 Avenue Ledru Rollin) que nous aimons beaucoup. C’est un restaurant à l’ancienne, tenu par un couple âgé qui propose une cuisine bourgeoise, avec notamment une superbe volaille aux écrevisses !

M : Et une très bonne mousse au chocolat pour le dessert !

Retrouvez toutes les adresses sur la carte Mapstr de Smart Food Paris !