Siouplaît

En bref

  • Date de création :

    03 septembre 2018
  • Date d'incubation :

    Août 2020
  • Fondateurs :

    Nora Barault et François Perret du Cray
  • Site internet :

    https://siouplait.com

Siouplaît, la solution de commande en ligne pour les restaurants et commerçants

Quel est le concept de Siouplaît en quelques mots ?

Siouplaît est une solution de commande en ligne, en marque blanche et sans commission, pour les restaurateurs et commerçants qui font de la vente à emporter et souhaitent se digitaliser.

Comment est née l’idée de ce projet ?

L’idée de ce projet est née lorsque je travaillais au sein d’un restaurant dans le quartier du Sentier. Nous perdions énormément de temps dans la prise de commandes des clients en terrasse, notamment l’après-midi sur toute la partie « limonade », c’est-à-dire uniquement le service de boissons. Pour éviter les allers-retours et optimiser nos services, j’ai décidé de laisser mon numéro de téléphone sur les tables en terrasse. Les clients se sont pris au jeu et les gérants du restaurant aussi. Comme ce système fonctionnait, j’ai quitté mon poste et intégré l’incubateur Schoolab pour développer Siouplaît, avec mon associé François. Ce n’est qu’en septembre 2018 que la solution telle qu’on la connait aujourd’hui a vu le jour, car nous avons dû faire face à de nombreuses difficultés et nous avons beaucoup pivoté. Nous sommes passés de la commande de boissons depuis sa table en terrasse à la commande en ligne de son déjeuner, autrement dit d’un business model BtoC à un business model BtoB.

Quelles difficultés avez-vous rencontrées ?

Nous avons tout d’abord eu zéro product market fit au lancement de Siouplaît. Sur 100 restaurateurs rencontrés, 90 ne croyaient pas en notre projet et nous disaient que nous allions tuer le métier de serveur. Or, ce n’était pas du tout notre intention et, comme je venais du milieu de la restauration, ces retours ont été très durs à entendre. Ensuite, nous avons eu de gros soucis entre associés car nous n’arrivions pas à travailler ensemble. Nous sommes donc passés de trois à deux associés. Enfin, nous avons rencontré des difficultés techniques sur le développement de la solution en elle-même.

Avec du recul, quels conseils donnerais-tu aux entrepreneurs qui se lancent et feront peut-être face à ces mêmes difficultés ?

Concernant la première difficulté, qui est sans doute la plus importante, il est vraiment essentiel de bien comprendre le marché visé pour ne pas imposer aux clients une solution qui ne répond pas réellement à leurs besoins. C’est un principe de base mais c’est bien de le rappeler. Ensuite, pour le problème humain, mon conseil est de prendre son temps avant de lancer son entreprise et de former une équipe dirigeante. On n’y pense pas toujours, mais il est possible de faire plein d’essais avant de déposer les statuts de son entreprise. Et, pour la mise en œuvre de la solution technique, je recommande de bien s’entourer, d’essayer de faire le plus possible de no-code au début et ainsi tester son idée en faisant tout à la main, avant de se lancer dans le développement d’une plateforme avec de nombreuses automatisations.

Pour quelles raisons avez-vous souhaité rejoindre Smart Food Paris ?

Rejoindre Smart Food Paris me paraissait une évidence car vous avez accompagné de belles entreprises, telles que Phenix ou Innovorder, qui ont des business model inspirants pour de jeunes entrepreneur.e.s comme moi. Et, même si je suis incubée depuis peu, j’ai déjà reçu beaucoup. Smart Food Paris c’est un réseau, des échanges avec d’autres entrepreneurs et des experts, un accompagnement quotidien que je trouve très enrichissant et qui doit l’être encore plus lorsque l’on a son bureau sur site et non hors les murs comme Siouplaît.

Quel a été l’impact de la crise sanitaire sur votre activité et comment vous êtes-vous adaptés ?

Il y a eu trois grandes phases. La première, en mars-avril, lorsque les restaurants ont dû fermer et que notre solution n’était plus utilisée. La deuxième phase, d’avril à août, où nous sommes passés de 30 à 100 clients. Tous les acteurs confondus ont vécu, en quelques mois, une croissance qui était initialement prévue sur les trois prochaines années. Chez Siouplaît, nous sommes une petite équipe, donc nous avons charbonné comme des fous. Nous n’avions jamais sorti autant de fonctionnalités en si peu de temps. Au départ, notre solution était principalement développée pour le click and collect mais, avec la crise, nous l’avons adaptée à la livraison, et aujourd’hui nous sommes positionnés sur les deux usages. La troisième phase, c’est depuis mi-septembre, où nous sentons une véritable augmentation de prospects qui viennent à nous, mais aussi une baisse sensible du taux de conversion, tout simplement parce que les commerçants et restaurateurs n’ont pas d’argent. C’est très frustrant car nous essayons de baisser nos prix mais il faut bien que notre entreprise puisse vivre.

Quel est ton regard sur le futur de la restauration ?

C’est un secteur qui a mis du temps à se digitaliser et je pense que les restaurateurs doivent vraiment aller encore plus loin dans la digitalisation de leur métier. J’ai très peur pour les petites brasseries telles qu’on les a connues sur les trente dernières années car je ne suis pas sûre que ce soit un modèle qui perdure. Toutefois, il faut bien être conscient des limites de la digitalisation. Prenons l’exemple de la livraison : vivre avec 50% de chiffre d’affaires généré par des plateformes externes, comme UberEats ou Déliveroo, qui peuvent décider, à tout moment, de se retirer de notre pays c’est très dangereux pour la santé de son entreprise. Malheureusement c’est le modèle de nombreux restaurants, qui ont peu à peu délégué à ces plateforme l’étape de la transaction mais aussi toute la partie acquisition clients et communication. C’est pourquoi il faut dès à présent mettre en place des solutions qui redonnent l’indépendance aux restaurateurs et commerçants.
Et, il y a un autre sujet qui me tient à cœur, c’est qu’aujourd’hui, même si on essaye de donner de la place aux femmes, la restauration et le digital sont des milieux encore très masculins, donc cela serait bien que cela évolue un peu plus !

Vous travaillez actuellement sur la publication d’un guide de Paris, pourrais-tu m’en dire plus ?

Bien sûr ! Pour t’expliquer le contexte, j’ai fait des études de design avant de travailler dans la restauration et, avec cette double casquette, j’avais créé une auto-entreprise où je vendais des prestations de communication pour les restaurants, comme la création de sites internet ou le design de cartes et menus. En réalité, je n’ai jamais vraiment réussi à lâcher cette micro-entreprise et, lorsque nous avons fondé Siouplaît, on s’est rendu compte qu’il y avait de vrais ponts à faire entre les deux projets. C’est pourquoi, en septembre dernier, nous avons choisi de positionner Siouplaît comme un acteur de la commande en ligne et, son petit frère – que l’on appelle EtMerci – comme une agence de communication, où nous réalisons des prestations créatives et digitales pour les commerçants. Cette partie est gérée en interne par une de nos employés, et c’est cela qui a attiré Victor Habchy, un tiktokeur et youtubeur de renom. Nous avons co-créé un guide interactif de Paris avec des portraits de restaurateurs, des QRcodes pour commander en ligne et découvrir du contenu exclusif sur les réseaux sociaux. Nous avons lancé ce projet via une campagne de crowdfunding sur Ulule, où nous avons vendu près de 750 exemplaires. Aujourd’hui nous travaillons sur l’écriture et le prototypage du livre mais également sur l’ouverture d’un eshop pour tous ceux qui souhaiteraient le commander.

Avez-vous l’ambition de développer d’autres projets comme celui-ci ?

Oui, c’est un véritable plaisir pour nous de développer des projets comme celui-ci ! Notre cœur de métier c’est d’accompagner les professionnels du secteur dans leurs stratégies de vente en ligne, mais nous souhaitons aller encore plus loin et nous positionner comme un acteur plus global. Cela nous permet ainsi de nous différencier sur un marché ultra concurrentiel et peu structuré.  

 

Bandeau Portrait Food

Quel serait ton portrait food ? Si tu étais un plat ? un ustensile ? une épice ?

Si j’étais un plat, je serais un « xiao long bao », une spécialité chinoise, plus précisément de Shangaï. Ce sont des brioches cuites à la vapeur et grillées en dessous, avec du bouillon à l’intérieur, c’est incroyable. Pour découvrir cette spécialité à Paris, il y deux écoles : le restaurant traditionnel chinois Autour du Yangtse ou les bobos parisiens - qu’on adore quand même - Petit Bao et Grand Bao.

Si j’étais un ustensile, je serais un appareil à raclettes ! L’explication ? C’est un super outil qui permet de transformer un produit qui ne paye pas de mine comme ça, le fromage à raclette, en quelque chose de bon, fondant et tout chaud.

Si j’étais une épice, je serais du gingembre, parce que c’est délicieux !

Quelle est ta recette fétiche ?

Il y en a beaucoup car j’adore cuisiner mais si je devais en choisir une seule je dirais les xiao long bao, que je m’entraîne à faire maison depuis 10 ans mais je n’y arrive toujours pas !

Aurais-tu un bon plan food à nous conseiller à Paris ?

Je vais te redonner le plan que m’a fait découvrir Victor et que je trouve oufissime, cela s’appelle Best Tofu. C’est un boui-boui chinois à Belleville (9 Boulevard de la Villette), où tu peux déjeuner, goûter et dîner pour moins de 5€.

Retrouvez toutes ces adresses sur la carte Mapstr de Smart Food Paris !