
En bref
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Date de création :
01 juillet 2020 -
Date d'incubation :
Septembre 2020 -
Fondateurs :
Guillemette Jaillet et Mathilde Petit-Velasco -
Site internet :
https://www.instagram.com/somalte.s/
Somalté, la vaisselle à croquer qui lutte contre la pollution plastique
Quel est le concept de Somalté en quelques mots ?
G : Somalté est une entreprise qui conçoit et commercialise une gamme de vaisselle comestible à base de drèche, un des co-produits issus du brassage des céréales lors de la fabrication de la bière. Notre but est d’éliminer les déchets plastiques mais également de proposer une alternative aux emballages biodégradables, comme le carton ou le bambou, qui ne sont malheureusement pas toujours bien recyclés et qui viennent parfois de loin.
Comment est née l’idée de ce projet ?
G : En 2019, lorsque nous cherchions du travail, nous avons participé au concours national de design ZéBU, qui visait à faire émerger des solutions pour réduire et valoriser les déchets de la filière brassicole. C’est à ce moment-là que nous découvrons ce qu’est la drêche, ses propriétés nutritives et les difficultés pour la recycler. Et, en seulement quelques jours, nous avons créé le projet que nous portons aujourd’hui.
M : Au départ, nous étions loin de penser que ce concours nous amènerait à lancer notre propre entreprise ! Mais nos rencontres avec des acteurs du secteur et l’intérêt porté à notre solution nous ont incitées à poursuivre l’aventure.
Où en êtes-vous aujourd’hui ?
M : Nous commençons la commercialisation de notre première recette et nous prospectons nos premiers clients.
G : Initialement, nous souhaitions nous orienter uniquement vers la vente en BtoB dans le secteur de la restauration hors foyer, via les traiteurs et restaurateurs, mais comme le secteur de l’événementiel a été fortement impacté par la crise sanitaire, nous avons dû nous adapter et revoir notre positionnement. Cette période nous a permis de prendre le temps d’itérer, de remettre en question notre projet et d’ouvrir le champ des possibles. Nous nous sommes aperçues que les opportunités en BtoC étaient nombreuses, et que nous pourrions commercialiser notre produit en ligne, via notre propre site e-commerce ou par l’intermédiaire de box, comme celle du Grand Paris.
M : Ce qui est intéressant c’est que nous serions en synergies avec d’autres marques et produits alimentaires, comme des tartinables, qui pourraient très bien se marier avec nos bols comestibles !
Quelles principales difficultés avez-vous rencontrées dans la mise en œuvre de votre projet ?
M : Comme le disait Guillemette, notre produit peut toucher plusieurs cibles mais nous ne pouvons pas les aborder toutes en même temps et donc la difficulté aujourd’hui est de choisir celle qui sera la plus pertinente à approcher en premier. C’est pour cela que nous réalisons actuellement une étude de marché approfondie et nous interrogeons divers professionnels du secteur pour nous aider à affiner notre stratégie de commercialisation.
G : Une autre difficulté est d’avoir un produit qui respecte un cahier des charges suffisamment large pour répondre aux contraintes et besoins de ces différentes cibles. Au-delà d’être des produits de dégustation, nos bols doivent être adaptés et résistants à tout type d’aliment, même liquide ou très chaud. Nous souhaiterions donc faire appel à un prestataire pour nous accompagner sur la R&D.
M : D’ailleurs, nous sommes ravies d’être mentorées par une experte dont c’est le métier. Echanger avec elle rend les choses beaucoup plus claires et nous aide à avancer ! Elle nous fait prendre de la hauteur en nous questionnant et elle est force de proposition.
De votre côté, quels conseils donneriez-vous à de jeunes entrepreneurs qui se lancent et pourraient faire face aux mêmes difficultés ?
G : Mon premier conseil serait de ne pas se lancer dans l’aventure tout seul ! Ce que j’apprécie, dans le projet que nous construisons avec Mathilde, c’est d’être à deux. Cela permet de mutualiser les compétences et d’abattre plus vite tout le travail à effectuer. Et puis c’est une véritable force de pouvoir compter sur l’autre dans les moments d’incertitudes !
M : Côté business, mon conseil serait de bien approfondir et structurer ses recherches, pour avoir une vision macro du marché que l’on souhaite pénétrer et ainsi lancer son produit au moment le plus opportun. Pour autant, il est également essentiel de passer à l’action pour pouvoir évaluer la pertinence de son projet et avancer rapidement. Nous nous en sommes aperçues lors de nos études en design industriel où nous faisions beaucoup de tests et d’itérations. Il faut donc réussir à trouver un équilibre entre le test and learn et le time to market.
G : Je pense que l’étude de marché que nous réalisons nous permettra de mieux nous organiser et d’avoir une vision claire de là où on veut aller. En parallèle, en se rendant sur le terrain et en faisant différents tests, comme notre pack spécial pour les fêtes de fin d’année, nous allons pouvoir adapter notre offre pour qu’elle soit la plus intéressante possible pour notre cible.
Pour quelles raisons avez-vous souhaité rejoindre Smart Food Paris ?
G : Nous avons souhaité rejoindre Paris&Co car c’est une structure reconnue pour la qualité de son accompagnement et de son réseau.
M : Nous recherchions également depuis le début un incubateur qui soit sectoriel. Nous sommes très contentes de pouvoir être suivies par un mentor qui répond aux spécificités de notre projet et nous challenge sur des sujets clés. On se sent soutenues par toute l’équipe de Smart Food Paris qui nous aide à nous structurer et à saisir les bonnes opportunités.
Quelles sont vos attentes pour la suite de votre accompagnement ?
G : Être chez Smart Food Paris nous permet d’accélérer notre projet et nous espérons donc, grâce à l’accompagnement, pouvoir très prochainement élargir notre clientèle et augmenter notre production en passant par un semi-industriel.
M : L’intérêt d’être incubées ici c’est également de gagner du temps dans la recherche de contacts, d’autant plus lorsqu’on débute et qu’on a peu de relations dans le milieu. Nous attendons donc beaucoup de la mise en réseau qualifiée !
Quels sont les grands enjeux de société auxquels vous souhaitez répondre à travers votre projet ?
G : Le cœur de notre projet c’est de lutter contre l’utilisation d’emballages jetables en proposant une alternative réellement écologique. Nous essayons de sublimer une matière perdue pour en faire un produit riche en nutriments et en saveurs. Et, au-delà de notre gamme de vaisselle comestible, nous souhaitons faire bouger les lignes sur le marché de la revalorisation des co-produits et être actrices de la transition écologique.
M : L’autre gros enjeu du secteur selon moi c’est la nutrition. Même si le Nutri-score est une première étape intéressante, cela n’est pas suffisant. Il faudrait d’avantage favoriser la communication et le partage d’informations, et nous voulons participer à ce mouvement.
Quel serait votre portrait food ? Si vous étiez un plat ? un ustensile ? une épice ?
G : Si nous étions un plat, nous serions un dhal fry bien épicé !
M : Si nous étions un ustensile, nous serions un fouet car c’est un outil hyper énergique qui permet d’agiter, de remuer… une belle illustration de notre envie de faire bouger les choses !
G : Si nous étions une épice, nous serions du piment… sans oublier un peu de vin rouge avec !
Avez-vous une recette fétiche ?
G : Nous avons une super recette de légumes d’automne/hiver rôtis au four que nous faisons souvent lorsque nous faisons déguster nos produits.
M : Il faut rôtir au four de la patate douce, du brocoli, des oignons rouges, du panais et des carottes, puis faire cuire un peu de riz et préparer une sauce butternut, lait de coco et curry. Ensuite on dresse le tout dans nos bols comestibles et cela marche du feu de Dieu !
Auriez-vous un bon plan food à nous conseiller à Paris ou en région parisienne ?
G : Pour rester dans le thème, nous avons un chouette restaurant indien à vous recommander à côté de Gare du Nord…
M : Ah oui ! Saravanaa Bahvan (170 Rue du Faubourg Saint-Denis dans le 10e). Ce n’est pas un restaurant indien occidentalisé, mais un vrai de vrai ! Nous y retrouvons les plats que nous mangions lors de notre échange en Inde au cours de nos études, avec exactement les mêmes épices et saveurs !
G : En plus, vous pouvez y découvrir à la fois les spécialités culinaires de l’Inde du Nord et celles du Sud, qui sont très différentes.
Retrouvez toutes ces adresses sur la carte Mapstr de Smart Food Paris !