Quel est le concept d’Appétoque en quelques mots ?

Avec Appétoque, nous avons l’ambition de diversifier l’alimentation santé en proposant des alternatives gourmandes aux produits enrichis à destination des personnes ayant des besoins physiologiques spécifiques, comme les seniors, et contribuer ainsi à la réduction de la dénutrition et du gaspillage alimentaire.

Comment est née l’idée de ce projet ? 

Nous sommes trois co-fondateurs et nous avons réalisé nos études ensemble à l’école d’ingénieurs en agroalimentaire AgroParisTech. En 2020, lors de notre dernière année d’études, nous avons eu l’opportunité de participer à EcoTrophélia, le premier concours national de l’innovation alimentaire. En échangeant avec notre entourage, nous avons pris conscience que de nombreuses personnes en Ehpad ou maison de retraite étaient très insatisfaites de leur alimentation dans ces structures. Or, nous avons observé qu’il y avait très peu d’innovations sur ce marché. C’est pour cela que nous avons choisi de travailler sur ce projet avec pour objectif de réintégrer le plaisir dans l’alimentation des séniors grâce à des aliments vraiment gourmands. 

Quelles sont les caractéristiques de votre premier produit ?

Notre premier produit, POFiné, est un dessert gourmand, riche en protéines et en oméga 3 et sources de fibres. Il est destiné aux personnes âgées, qui ont tendance à moins manger et qui ont donc besoin de produits concentrés en nutriments. Il se compose de deux textures : une génoise imbibée de jus de fruit et recouverte d’une légère mousse aux fruits.

Comment avez-vous créé la recette de POFiné ?

Comme nous sommes tous les trois ingénieurs en agroalimentaire, nous avons décidé de nous occuper en interne de la R&D et d’élaborer nous-même la recette de notre produit.

Comment vous situez-vous par rapport à la concurrence ?

Nos concurrents sont peu nombreux et diversifiés mais de taille importante. 
Chez Appétoque, nous proposons un produit plus élaboré, plus texturé et plus pâtissier que ce qui existe aujourd’hui sur le marché des produits enrichis, composé essentiellement de crèmes desserts épaisses ou de boissons, avec des goûts très classiques tels que vanille, chocolat ou café. 

Où pouvons-nous retrouver votre premier produit ?

Notre premier produit POFiné n’est pas encore commercialisé. Il est pour l’instant terminé à l’échelle laboratoire et nous allons réaliser des tests d’industrialisation dans les prochaines semaines. L’objectif est de le commercialiser d’ici la fin de l’année. Nous ciblerons uniquement le marché BtoB dans un premier temps. Nos clients seront donc des sociétés de restauration collective qui distribuent les repas aux résidences de seniors, et des sociétés de portage de repas à domicile pour les seniors qui bénéficient de ce système.

Comment sera le packaging de votre produit ?

Nous n’avons pas encore le packaging final de notre premier produit mais nous avons établi un cahier des charges. L’emballage sera transparent pour que les deux textures soient bien identifiables. Il sera en plastique recyclé et recyclable car le verre est une matière trop contraignante pour la prise en main par les seniors. Toutes les informations nécessaires seront indiquées sur l’opercule pour ne pas avoir de suremballage.

Avez-vous des idées pour élargir votre gamme de produits ?

Nous aimerions développer notre gamme avec des desserts encore plus pâtissiers. Notre objectif est de recréer des pâtisseries traditionnelles que les seniors connaissent bien, comme des tartes, des moelleux ou des éclairs, puis de les enrichir tout en minimisant l’impact de l’enrichissement sur la texture et le goût. 
Dans un second temps, nous souhaiterions développer une gamme de produits salés. L’idée serait là aussi de revisiter des plats traditionnels en maximisant les apports nutritionnels et en proposant une texture adaptée aux besoins spécifiques des consommateurs.

Quelles sont les prochaines étapes pour Appétoque ?

Nous avons validé notre produit auprès de consommateurs dans des établissements de santé et nous allons continuer pour avoir un maximum de retours. 
Nous sommes par ailleurs en contact avec plusieurs potentiels sous-traitants pour réaliser des tests d’industrialisation.
En parallèle, nous commençons aussi à développer notre deuxième produit pour pouvoir diversifier rapidement la gamme.

Quelles ont été les principales difficultés rencontrées dans la mise en œuvre de votre projet et comment les avez-vous surpassées ?

Notre principale difficulté aujourd’hui est de trouver un sous-traitant, car notre produit est assez complexe avec ses deux textures et il y a peu d’entreprises spécialisées à la fois dans les gâteaux de type pâtisserie et les produits laitiers de type mousse. 
Nous avons également rencontré des problèmes de propriété intellectuelle car la recette n’est pas brevetable. Suivant les conseils d’experts et d’avocats, nous respectons strictement le secret de fabrication et faisons signer des accords de confidentialité dès que nous présentons notre produit à des éventuels partenaires.

Quel conseil auriez-vous aimé avoir au lancement de Appétoque ?

C’est un conseil qui peut paraître évident mais qui est important : toujours avoir des plans B et ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier ! Au début du projet, nous nous étions par exemple concentrés uniquement sur un potentiel client mais cela n’a pas abouti et le fait de ne pas avoir cherché d’alternatives en parallèle nous a fait perdre beaucoup de temps.

Pour quelles raisons avez-vous souhaité rejoindre Smart Food Paris ? 

Nous avons été accompagnés pendant six mois l’année dernière par Schoolab et la région Ile-de-France, dans le cadre d’un programme pour les étudiants entrepreneurs. Cet accompagnement nous a beaucoup aidé pour avancer sur des problématiques très générales, comme la propriété intellectuelle, mais nous sommes arrivés à un stade du projet où nous avons désormais besoin d’un accompagnement plus sectoriel. C’est pour cette raison que nous avons souhaité rejoindre Smart Food Paris !

Quels sont selon toi les grands enjeux de demain dans le secteur alimentaire ? 

Les entreprises du secteur alimentaire vont de plus en plus devoir faire face à des problématiques environnementales, avec un fort enjeu au niveau des packagings notamment. De même, la problématique nutrition-santé est de plus en plus présente. On observe une tendance à la naturalité, avec moins de produits transformés, moins d’additifs, plus d’ingrédients naturels. Finalement, l’enjeu principal est de produire tout en respectant la planète et l’Homme.

Si tu étais un plat, quel serait-il ?

Je serais plutôt une pâtisserie et je choisis le Paris-Brest, pour son côté très gourmand !

Si tu étais un condiment, quel serait-il ?

Du basilic car c’est très estival !

Si tu étais un ustensile de cuisine, quel serait-il ?

Une maryse pour limiter les pertes.

Quelle est ta madeleine de Proust ?

Le gâteau au yaourt car c’est le premier gâteau que j’ai appris à faire et j’en faisais beaucoup dans mon enfance !

Aurais-tu un livre, un documentaire, un podcast ou un média à nous conseiller autour de l’alimentation ?

Le livre « Un chimiste en cuisine » de Raphaël Haumont.

Aurais-tu un bon plan food à nous conseiller à Paris ou en région parisienne ?

Le restaurant Tran Tran Zaï, qui propose de délicieuses nouilles et raviolis traditionnels du Sichuan, le tout fait maison. Il se trouve dans le 5e arrondissement de Paris (3 Rue de l'École Polytechnique).

Retrouvez toutes les adresses sur la carte Mapstr de Smart Food Paris !