Photo Collectiv Food

En bref

  • Date de création :

    01 juin 2018
  • Date d'incubation :

    Juillet 2021
  • Fondateurs :

    Jérémy Hibbert-Garibaldi
  • Site internet :

    https://collectivfood.com

Collectiv Food, la plateforme qui révolutionne la logistique du dernier kilomètre des restaurants

Quel est le concept de Collectiv Food en quelques mots ?

Collectiv Food est une plateforme de distribution nouvelle génération à destination des professionnels de la restauration. Notre mission est de sélectionner en direct producteur des produits de qualité et qui répondent le mieux aux besoins de nos clients, puis de les livrer selon un circuit désintermédié et décarboné.
Après avoir consolidé toutes les commandes dans un entrepôt, nous acheminons les produits, pendant la nuit et avec un seul camion, dans des POD (Point Optimal de Distribution) qui sont des conteneurs réfrigérés situés au cœur des villes, que nous avons transformés en hub de distribution. Les produits sont ensuite collectés et livrés aux clients à l’aide de vélo cargo électriques ou van électriques.
Cette approche innovante nous permet ainsi de diviser par deux les émissions de CO2 par rapport à un circuit traditionnel mais aussi de garantir des prix plus justes et une plus grande transparence sur les produits.

Quelle est la typologie de vos clients ?

Collectiv Food s’adresse à tous les professionnels qui transforment les produits, des restaurateurs aux hôteliers, en passant par les plateformes de livraison, les traiteurs ou encore les entreprises de kits à cuisiner. Et nous aimerions également travailler dans les prochains mois avec les acteurs de la restauration collective.

Quel enjeu de société souhaitez-vous adresser ?

Notre enjeu est double : réduire d’une part l’impact de la supply chain et, d’autre part, recréer du lien entre les producteurs et les restaurateurs, en leur offrant des solutions logistiques innovantes.

Comment est née l’idée de ce projet ?

Collectiv Food a été créée par Jérémy à Londres, où il vit depuis de nombreuses années. Comme tout bon français, il est amoureux des bonnes choses et il avait constaté qu’il était très difficile pour les restaurateurs londoniens d’avoir accès à de bons produits distribués intelligemment. Il a donc choisi de répondre à cette problématique, encore peu adressée par les startups. Puis, 3 ans après le lancement de Collectiv Food outre-Manche et une levée de fonds en juillet dernier, nous avons décidé de nous attaquer au marché français.

Quelles sont les prochaines étapes pour Collectiv Food ?

Notre entreprise est aujourd’hui en pleine croissance ; nous sommes passés d’une petite équipe à près de 70 collaborateurs. La prochaine étape est de continuer à grandir en plaçant nos premiers conteneurs en Ile-de-France puis en maillant tout le territoire. Le premier sera placé ce mois-ci à Pantin, un deuxième verra prochainement le jour dans l’ouest parisien et notre solutions sera également déployée dans le 18e arrondissement de Paris grâce au programme d’expérimentation urbaine de l’Urban Lab dont nous sommes lauréats. En parallèle, nous avons donc bien sûr un enjeu commercial : trouver de nouveaux clients et maximiser le panier moyen de nos clients actuels.

Avez-vous l’ambition de vous développer dans d’autres pays ?

Oui, nous souhaitons étendre notre activité à d’autres pays européens mais nous nous concentrons d’abord sur le passage à l’échelle en France car, si l’expansion internationale est un projet d’avenir excitant, cela peut vite devenir un puits sans fonds… Cela nécessite donc une bonne préparation, de l’organisation et surtout beaucoup d’audace !

Pourrais-tu me parler d’une ou deux grandes difficultés rencontrées dans la mise en place du projet ?

Il y a une première difficulté, partagée par de nombreux acteurs du secteur, qui est l’après-Covid. C’est une période compliquée d’un point de vue économique et commercial car il y a un certain attentisme. Nos interlocuteurs sont aussi moins disponibles qu’avant car ils doivent faire face à de nouveaux enjeux, notamment des difficultés de recrutement en salle et en cuisine. Nous devons donc redoubler d’effort pour être plus créatifs et percutants ! La crise sanitaire a toutefois engendré une prise de conscience de l’importance d’un approvisionnement durable, ce qui sert notre mission d’accompagner les restaurateurs dans la recherche de produits de qualité. Et, bien que la fermeture des restaurants nous ait challengés sur les forecasts, cela a aussi été l’opportunité de nous positionner sur de nouveaux marchés, comme celui des plateformes de livraison. 
Une autre difficulté a été d’ajuster notre modèle au marché français, et notamment notre réseau de producteurs, car la France est un pays très orienté produit, avec des attentes et des critères de qualité plus élevés qu’au Royaume-Uni. Si nous prenons l’exemple de la volaille et du bœuf, les durées d'élevage tout comme les appellations ou la découpe des morceaux sont différentes. De même, la hiérarchie des critères de durabilité est différente d’un pays à l’autre : si le marché britannique est très porté sur la question du bien-être animal, c’est plutôt la proximité géographique des produits alimentaires qui prévaut en France.

Pourrais-tu nous partager une victoire sur ces 6 premiers mois passés au sein de l’équipe Collectiv Food ?

Nous avons réussi à mobiliser l’ensemble de l’entreprise autour du projet France et, en travaillant main dans la main avec toutes les équipes, qui sont essentiellement basées à Londres, nous avons ainsi triplé la taille du business français en six mois.

Quels sont selon toi les facteurs clés de réussite dans l’entrepreneuriat ?

Je pense qu’il faut avant tout savoir s’entourer et construire un écosystème de confiance autour de soi. Il est aussi très important de croire en son projet et de voir grand, car on ne réussit jamais en se mettant des barrières et en y croyant qu’à moitié.

Pour quelle raison avez-vous souhaité rejoindre Smart Food Paris ?

Justement parce que, chez Collectiv Food, nous croyons tous beaucoup à la force du réseau pour faire grandir l’entreprise. Smart Food Paris représentait pour nous la bonne marmite mélangeant à la fois des entrepreneurs, des grands groupes mais aussi des institutionnels comme la Ville de Paris.

Quels sont selon toi les grands enjeux auxquels devront répondre les entreprises du secteur dans les prochains mois ?

Je pense que nous allons sortir de cette crise mais qu’il y en aura d’autres ; les entreprises devront donc être capables de détecter les signaux faibles, de s’adapter et de faire face aux futures crises avec agilité et résilience.
Un autre défi concerne l’évolution des comportements alimentaires, comme le développement de la livraison de repas, le flexitarisme ou les régimes végétariens. Là aussi, les entreprises devront réussir à anticiper et à être « avec » les consommateurs. Enfin, un autre défi sera de trouver la bonne équation économique entre une montée en qualité des produits et une juste rémunération des producteurs, avec derrière un véritable enjeu de sensibilisation, d’éducation et de communication.

 

Bandeau Portrait Food

Si tu étais un plat, quel serait-il ?

Un poulet rôti car c’est le plat français par excellence et le premier client de Collectiv Food à Londres était la rôtisserie française Cocotte.

Si tu étais un condiment, quel serait-il ?

Le sel car c’est un exhausteur de goût que l’on parsème sur son plat pour lui apporter un peu plus du relief, c’est également une monnaie d’échange au sein de certaines communautés et, surtout, c’est universel.

Si tu étais un ustensile de cuisine, quel serait-il ?

Une tasse réutilisable, pour le petit geste du quotidien qui fait du bien à la planète !

Quelle est ta madeleine de Proust ?

Les framboises fraîches, une sur chaque doigt ! J’en mangeais beaucoup dans mon enfance car ma famille est originaire du pays de la framboise, dans la commune de Thurins, à côté de Lyon.

Aurais-tu un livre, un documentaire, un podcast ou un média à nous conseiller autour de l’alimentation ?

Le livre « Les Rêveries d'un gourmet solitaire » de Jirô Taniguchi et Masayuki Kusumi.

Quel est le chef qui t’inspire ?

Pierre Gagnaire, car selon moi c’est celui qui incarne le mieux l’excellence, la créativité et une cuisine de bon sens.

Aurais-tu un bon plan food à nous conseiller à Paris ou en région parisienne ?

Le restaurant Les Résidents dans le 17e arrondissement de Paris (78 Rue de Lévis). C’est une table ouverte aux chef.fes d’ici et d’ailleurs pour leur donner l’opportunité de tester leur concept quelques mois avant d’ouvrir leur propre restaurant. On y mange extrêmement bien pour un prix très raisonnable, ils ont une belle carte de vins et c’est le meilleur endroit pour découvrir des univers culinaires singuliers !

Retrouvez toutes les adresses sur la carte Mapstr de Smart Food Paris !