Quel est le concept de Eatic en quelques mots ?

Eatic est la première plateforme de livraison de repas 100% veggie, éthiques et trop bons. Depuis le début de l’aventure, nous avons livré un peu plus de 50 000 repas, en partenariat avec plus de 200 restaurateurs engagés, à Paris et en petite couronne, mais aussi à Lyon, Lille, Bordeaux et Rennes.

Quelle est l’origine du projet ?

Nous avons lancé ce projet avec deux amis de longue date, Benjamin et Damien. En mars 2020, lors du premier confinement, nous nous sommes retrouvés comme de nombreux français à commander davantage nos courses ou repas en ligne. Or, les plateformes existantes, comme Deliveroo ou UberEats, ne correspondaient pas à nos attentes car nous sommes tous les trois flexitariens ou vegans et l’offre de plats végé y était très restreinte.
En parallèle, nous sommes allés à la rencontre de restaurateurs sensibilisés à l’écologie et aux bons produits, et nous avons constaté qu’une majorité était présente sur ces plateformes par défaut, pour assurer un complément de revenus durant cette période compliquée. C’est comme cela qu’est née l’idée d’Eatic. Nous avons souhaité d’une part satisfaire les consommateurs en quête d’une alimentation plus responsable et d’autre part offrir aux restaurateurs engagés une solution alignée avec leurs valeurs.

Quelle est la philosophie de votre entreprise ?

Nous sommes une entreprise à mission* et nous avons pour ambition de favoriser l’accès à une alimentation plus saine, durable et respectueuse de l’environnement, des humains et des animaux.
Nous avons fait le choix d’une offre 100% végétale ou vegan, non pas par dogmatisme, mais parce que nous souhaitons avant tout proposer une alimentation dont l’empreinte carbone est la plus limitée possible. C’est une position partagée par de plus en plus de consommateurs car nous voyons bien qu’il n’est pas souhaitable de continuer à consommer autant de viande. L’agriculture, et notamment l’élevage, est l’une des premières sources d’émission de gaz à effet de serre, de déforestation et de surconsommation d’eau.
Plus largement, nous avons une approche éco-responsable sur toute la chaîne de valeur. Nous demandons à nos restaurateurs partenaires d’adhérer à une charte, dont les objectifs portent aussi bien sur la qualité du sourcing des produits que sur leur transformation, la juste rémunération des producteurs ou encore la réduction des déchets et des emballages plastiques. Nous sommes d’ailleurs la première plateforme à avoir mis en place une solution de consigne et nous en sommes très fiers !
Nous avons également conscience que la mise en place de toutes ces pratiques prend du temps et notre but n’est pas d’être un agent moralisateur mais d’accompagner les restaurateurs dans leur trajectoire de durabilité. Nous dialoguons avec eux au quotidien et nous les encourageons vivement à adhérer à un label, comme Food Index For Good ou Ecotable, pour valoriser leur engagement mais aussi bénéficier du partage d’expériences et de bonnes pratiques d’autres professionnels du secteur.

* Une entreprise à mission est une structure qui intègre dans ses statuts un objectif d'ordre social ou environnemental (pour en savoir plus, cliquez ici).

Quels sont vos engagements concernant la livraison ?

Nous avons choisi de travailler avec Stuart et ses livreurs à vélo indépendants. Cette société française a mis en place un système de rémunération et de protection bien plus avantageux et transparent que ceux des autres plateformes.
Néanmoins, sur la dimension sociale, des modèles alternatifs encore plus vertueux existent et nous avons pour ambition de travailler prochainement avec des coopératives de livreurs en CDI.

Quelles sont vos projets pour 2022 ?

Nous finalisons actuellement une nouvelle version de l’application. Le parcours utilisateur sera plus fluide et intuitif, et nous proposerons de nouvelles fonctionnalités comme la possibilité de payer en titres-restaurant, de suivre le livreur en temps réel depuis l’application, de découvrir de nouveaux restaurants en exclusivité ou bien d’avoir accès à un historique de ses commandes.
Un de nos plus grands enjeux est aussi d’accélérer notre développement en France dans un premier temps, puis à Londres. Nous souhaitons doubler le nombre de restaurants présents sur la plateforme d’ici la fin de l’année.
Enfin, nous avons récemment obtenu le statut Pending B-Corp, ce qui signifie que nous avons un an pour mesurer l’impact de notre modèle d’affaires et identifier le chemin qu’il nous reste à parcourir. Nous avons d’ailleurs plein de projets pour accélérer ensemble le mouvement vers un système alimentaire plus durable !

Quels sont les deux plus grands défis que vous avez rencontrés dans la mise en place d'Eatic ?

Contrairement à de nombreuses entreprises du secteur de la tech, où les flux sont entièrement dématérialisés, notre modèle repose sur des femmes et des hommes que sont les restaurateurs et livreurs. Nous avons donc dû avant tout comprendre leur métier et toutes les contraintes logistiques que cela pouvait impliquer.
La gestion d’une équipe en période de pandémie a également été un véritable défi ! Ce n’est pas évident de manager des collaborateurs et de construire une culture commune lorsque l’on doit jongler entre les cas contacts, le télétravail et l’évolution permanente des règles sanitaires. Mais on s’en est très bien sorti au final !

Quel conseil aurais-tu aimé avoir avant de lancer Eatic ?

Parler le plus rapidement possible et de manière très régulière aux utilisateurs car c'est la seule façon de réellement comprendre leurs besoins et d’améliorer son service !

Pour quelles raisons avez-vous souhaité rejoindre Smart Food Paris ?

Rejoindre un écosystème comme Smart Food Paris, c’est pouvoir échanger et partager des expériences avec d’autres entreprises innovantes du secteur, mais également être plongé au cœur des tendances, et ça c’est d’une richesse incroyable ! Nous sommes convaincus qu’un entrepreneur ne réussit jamais seul et qu’il est important de bien s’entourer. Nous avons d’ailleurs la chance d’être soutenus par des figures engagées de la restauration, comme Bertrand Jelensperger, l’ex-CEO de The Fork, Thomas Jonas, le fondateur de l’entreprise américaine Nature’s Fynd, ou encore Rodolphe Landemaine, le fondateur des boulangeries Maison Landemaine, Land & Monkeys et de la marque Yumgo.

Quels sont, selon toi, les grands enjeux auxquels doivent répondre les acteurs du secteur de la restauration aujourd’hui ?

Un des premiers enjeux pour les acteurs traditionnels de la restauration est d’adapter leur offre à l’évolution des pratiques alimentaires, et notamment la végétalisation de l’alimentation, qui s’inscrit dans un réel et nécessaire mouvement de fond, comme nous pouvons le voir avec la profusion d’alternatives aux produits laitiers et carnés. Ils doivent également répondre à une demande de plus en plus forte du consommateur pour une plus grande transparence concernant l’origine des ingrédients et les pratiques de transformation des produits.
Et, selon moi, un autre défi majeur est de réussir à trouver un équilibre entre la restauration à table, à emporter ou en livraison. Je ne suis absolument pas favorable à une digitalisation à 100% de la restauration mais je pense qu’un mix peut être pertinent et que les restaurateurs ont tout intérêt à développer la livraison pour générer des revenus supplémentaires.

Si tu étais un plat, quel serait-il ?

Le merveilleux curry massala du restaurant végétalien Soya, dans le 11^e arrondissement, que l’on peut également retrouver sur Eatic. C’est vraiment un de mes plats favoris !

Si tu étais un condiment, quel serait-il ?

Une baie de goji, car c’est un superaliment riche en vitamines qui booste le système immunitaire et ajoute un super twist en smoothie ou en dessert. Elle se marie parfaitement bien avec des noix et de la grenade par exemple.

Si tu étais un ustensile de cuisine, quel serait-il ?

Je serais un blender car c’est du mélange de toutes les compétences que naît la réussite d'un projet !

Quelle est ta madeleine de Proust ?

La ratatouille de ma maman !

Aurais-tu un documentaire ou un livre à nous conseiller autour de l’alimentation végétale ?

Je recommande Seaspiracy diffusé sur Netflix. C’est un documentaire qui dénonce les dérives de la pêche industrielle et ses conséquences sur l’homme et l’environnement. Il y a également l’émission « Sur le front » d’Hugo Clément, dont les enquêtes sont très parlantes et peuvent faire évoluer les mentalités, tout comme son livre Pourquoi j’ai arrêté de manger des animaux.

Aurais-tu un bon plan food à nous conseiller à Paris ou en région parisienne ?

Au-delà de Soya que je recommande fortement, je vous invite à essayer les délicieux smash burgers vegan de Green Farmer's (49 Bd de Clichy, 75009). Sinon, je vous conseille tout simplement d’aller sur l’application Eatic et vous n’aurez que des bons choix autour de chez vous !

Retrouvez toutes les adresses sur la carte Mapstr de Smart Food Paris !