Licône

En bref

  • Date de création :

    10 juillet 2020
  • Date d'incubation :

    Septembre 2020
  • Fondateurs :

    Natalia Afaneseva & Irina Buravstova
  • Site internet :

    https://mylicone.com/

Licône vous embarque dans une expérience gourmande et artistique

Quel est le concept de Licône en quelques mots ?

Irina : Licône réinvente la sucette dans sa forme, son goût et la manière de communiquer dessus. Tout le monde connaît les sucettes, ce sont des plaisirs enfantins et traditionnels. Mais cette confiserie n'a pas évolué depuis des lustres ! En nous inspirant d’œuvres d’art, nous leur donnons la forme des sculptures les plus célèbres des musées et nous leur associons des goûts originaux. C’est aussi une manière de faire tomber les barrières qui s’élèvent habituellement entre une œuvre d’art et le public, puisqu’il peut la toucher, la lécher et la savourer jusqu’à sa disparition.

Quel a été votre parcours et comment est née l’idée de Licône ?

Natalia : Nous sommes amies de longue date et nous nous sommes rencontrées en cours de français à Saint-Pétersbourg. À cette époque, Irina était ingénieure en aéronautique et je faisais mes premiers pas sur une chaîne TV russe. Nous étions toutes les deux dans un tournant de nos vies et avions pris la décision d'abandonner nos anciens métiers pour faire des choses plus créatives et qui nous permettaient de mieux exprimer nos personnalités. Nos chemins se sont momentanément séparés quand je suis entrée à l’école britannique du design à Moscou pour devenir graphiste et qu’Irina est partie en France pour étudier le marketing digital. Puis nous nous sommes retrouvées 6 ans plus tard en France, à Paris, pour nous inspirer de cet épicentre de la culture et de la mode. Fortes de nos expériences professionnelles et avec des idées plein la tête, nous avons osé nous lancer et créer un produit qui réponde aux exigences très élevées du symbolisme culturel français et de son savoir-faire.

Irina : L’idée de la sucette nous est venue par hasard alors que Natalia souhaitait acheter un souvenir original pour son amie peintre et n'arrivait pas à trouver quelque chose qui soit à la fois esthétique et à un prix abordable. C’est comme cela que nous avons eu l’idée de nous lancer dans la conception d’un produit créatif qui mêle art et haute technologie, tout en transmettant la richesse du patrimoine français.

Quel est l’enjeu de société que vous souhaitez adresser avec Licône ?

Irina : Nos sucettes sont belles mais pas seulement, elles ont une valeur symbolique par les sculptures qu’elles représentent. Cela leur donne une dimension éducative : les parents et grands-parents pourront par exemple expliquer l’histoire de la Vénus de Milo aux plus jeunes, de façon ludique !

Natalia : D’autant plus qu’avec la pandémie nous avons été privés des musées, d’un accès à la culture et à l’art. Bien sûr, il ne s'agit pas de changer le monde, mais dans cette période difficile cela nous a paru très important de mettre en avant certains plaisirs qui pouvaient sembler secondaires à première vue. Nous souhaitons démocratiser l’art à notre échelle et surtout l’associer au plaisir.

En quoi vous différenciez-vous de l’offre qui existe déjà en confiserie sur le marché français ?

Irina : Nous fabriquons des confiseries qui ont des formes très réalistes, sans équivalent chez nos concurrents. Elles sont réalisées dans des moules imprimés en 3D pour que la forme soit la plus proche possible de l’œuvre originale.

Natalia : Notre différence est également de proposer des confiseries aux goûts originaux, avec des mélanges de saveurs, dans l’esprit de la mixologie.

Irina : Aujourd’hui, nous avons 2 formes de sucettes sculptées, la Vénus de Milo et la tête de l'île de Pâques, associées à une gamme de 3 parfums originaux.

Où en êtes-vous dans votre projet et quelles sont les prochaines étapes ?

Natalia : Après de longues recherches nous avons finalement trouvé un très bon partenaire pour la fabrication. C’est une structure qui produit du caramel et des gâteaux pour des hôtels 4 à 5 étoiles, dirigée par deux jeunes très exigeants sur la qualité de la production. Nous sommes vraiment dans une logique de partenariat avec eux, ils nous aident à créer et tester plein de choses.

Irina : Nous finalisons actuellement notre première production et la prochaine étape sera la commercialisation de notre première collection de sucettes en France. Nous prévoyons de commencer à Paris, puis de nous étendre dans l’Hexagone et à moyen terme en Europe puis en Asie, notamment au Japon.

Natalia : Nos clients cibles sont avant tout les jeunes dynamiques et créatifs, qui cherchent des nouveautés surprenantes, esthétiques et design. Pour cette raison nous souhaitons commercialiser Licône dans des points de vente qui proposent à leurs clients des objets tendance et qui se soucient de la qualité du produit : des musées, des concept stores ou encore des épiceries fines…Mais nous nous adressons aussi aux parents et grands-parents qui recherchent des expériences ludiques pour les plus petits.

Irina : Nous prévoyons également d’étendre notre collection de sculptures et la gamme des saveurs. Nous pensons par exemple développer une collection de glaces ou de chocolat sculptés.  

Quelles sont les plus grandes difficultés auxquelles vous avez été confrontées dans la mise en œuvre de votre projet ?

Natalia : Nous avons rencontré des difficultés à chaque étape de notre projet ! Par exemple, nous avons dû faire 4 prototypes de moules avant d'arriver à un bon résultat. Le défi était de créer des moules qui soient simples d’utilisation pour notre producteur tout en donnant des sucettes de haute qualité esthétique. Heureusement l’expérience d’Irina en ingénierie nous a beaucoup aidées pour prototyper le plus vite possible.

Irina : De la même façon, nous avons travaillé avec 4 confiseurs avant de trouver un partenaire qui partage notre vision. Finalement, un produit aussi simple qu’une sucette est en réalité un véritable défi de R&D technique et alimentaire si on souhaite faire les choses bien !

Avec du recul, quelles leçons tirez-vous de vos expériences et quels conseils donneriez-vous à de futurs entrepreneurs ?

Natalia : Nous avons tiré 3 leçons principales de notre aventure. Tout d’abord, il faut avoir conscience qu’on ne peut pas tout maîtriser, tout planifier, car il peut y avoir des imprévus à chaque étape et, de manière générale, tout est plus long que prévu. Chez Licône le développement du MVP (minimum viable product) a pris 2 fois plus de temps que ce que nous imaginions.

Irina : Ensuite, il faut rester perfectionniste et garder en tête sa vision de départ. C’est essentiel, même si les compromis sont parfois inévitables, car on ne peut pas créer un produit innovant et qui bouscule les codes si on cède au moindre obstacle.

Natalia : Pour finir, je dirais qu’il faut en même temps être agile d’esprit et ne pas rester bloqué sur des sujets intéressants mais non viables économiquement, car cela engendre des coûts en termes de temps et d’argent, qui sont coûts irrécupérables par la suite !

Pour quelles raisons avez-vous souhaité rejoindre Smart Food Paris ?

Natalia : Nous croyons à l'intelligence collective et tous les intervenants présents chez Smart Food Paris participent directement ou indirectement au développement de chaque projet de l’incubateur. Comme le dit votre slogan, nous mijotons dans des connaissances et des idées émanant d’autres startups. Elles nous aident à affiner notre projet et à comprendre les acteurs de l'industrie alimentaire. L’incubation est pour nous une occasion unique de passer de l’idée au prototype, puis du prototype à sa commercialisation.

Irina : Notre mentor Valérie Vuillemot nous a aussi donné des conseils précieux, c’était très productif. Elle s’est vraiment engagée dans notre projet.

Quel est votre regard sur l’industrie alimentaire actuelle et future ?

Natalia : Licône défend l'idée que l'alimentation du futur doit être à la fois respectueuse de notre santé et de notre environnement, tout en ayant une forte dimension plaisir. Cela nous invite à réfléchir à des produits moins sucrés, voire sans sucre. Nous sommes toutes les deux adeptes de la cuisine saine et locale, et il y a de plus en plus d’entreprises qui sont dans cette dynamique, donc c’est très chouette !

Irina : Nous sommes aussi attachées à l’idée que nous sommes ce que nous mangeons, et donc, symboliquement, le fait de manger la culture peut représenter une vision d'avenir ;-)

 

Bandeau Portrait Food

Si vous étiez un dessert, un ustensile de cuisine et une épice, quels seraient-ils ?

Irina : Si nous étions un dessert, nous serions un cocktail sec composé de plusieurs couches de fraises, combava et une note de poivre de Sichuan, parce que nous adorons expérimenter et que la mixologie et la cuisine fusion font partie de l’esprit de Licône.

Natalia : Si nous étions un ustensile de cuisine, nous serions un Tridens, une fourchette design qui permet de découper la viande.  

Irina : Si nous étions une épice, nous serions du gingembre car son goût est complexe et surprenant !
 

Quelle est votre péché mignon ?

Irina : Attention, c’est assez original : notre péché mignon rêvé serait de sucer un bonbon au citron ayant le croquant du cornichon et ses notes aigre-douces… toujours dans l’esprit de l’expérimentation !

Quel est le chef qui vous inspire ?

Natalia : Nous sommes très inspirées par Pierre Hermé car c’est un chef pâtissier vraiment audacieux dans ses mélanges, comme par exemple avec son macaron au foie gras. Il fallait oser !

Auriez-vous un restaurant ou un bon plan food à nous conseiller à Paris ?

Irina : Les épiceries responsables Terroirs d’avenir (toutes les adresses ici) et leur restaurant-comptoir Frenchie to Go (9 rue du Nil, 75002 Paris) avec ses sandwichs complètement hallucinants !

Retrouvez toutes les adresses sur la carte Mapstr de Smart Food Paris !