Quel est le concept de Nourée en quelques mots ?

Nourée est une marque qui remet au goût du jour la chicorée, une plante cultivée en France, naturellement sans excitant et riche en fibres, pour apporter une alternative saine et locale au café et rendre plus vertueux le marché des boissons chaudes.

Comment est née l’idée de ce projet ?

J’ai découvert la chicorée lorsque j’ai dû arrêter, pour des raisons de santé, de consommer des boissons excitantes, comme l’alcool, le café ou le thé. Je me suis alors tournée vers la chicorée, découverte grâce à mon grand-père. À l’époque, je ne connaissais pas vraiment ses vertus sur la santé ni ses atouts écologiques, mais j’adorais le goût, légèrement amer et finalement assez proche du café, ce qui ne bousculait pas trop mes habitudes !
Lorsque j’ai su que la France était le premier producteur mondial de chicorée, et qu’une filière bio se structurait, alors que sa consommation était en déclin sur notre territoire, j’ai eu envie de créer un projet autour de ça pour redorer l’image de cette boisson oubliée !

Quelle est ton ambition pour Nourée ?

Je souhaite remettre la chicorée dans le quotidien des Français, et notamment les nouvelles générations, grâce à des recettes de boissons gourmandes et attractives.
Si pour l’instant j’adresse uniquement le marché des particuliers, à terme, mon ambition est que la chicorée puisse figurer à la carte des restaurants, au même titre que le café ou le thé matcha qui viennent de l’autre bout du monde alors que la chicorée est produite à seulement quelques kilomètres et permet de proposer des boissons avec une empreinte carbone beaucoup moins forte !

Peux-tu nous présenter ta gamme de produits ?

J’ai deux produits : L’Originale, une chicorée soluble classique, et Escale Cacao, une chicorée soluble mélangée à de la poudre de cacao bio équitable pour toucher le plus grand nombre. La chicorée est cultivée en agriculture biologique, torréfiée puis conditionnée par un ESAT français dans des flacons en verre recyclables, avec des étiquettes fabriquées à partir de résidus de canne à sucre. Il suffit ensuite de diluer la poudre de chicorée dans de l’eau chaude ou des laits pour obtenir une boisson délicieuse !

Où pouvons-nous retrouver tes produits ?

Ils sont commercialisés en ligne, sur notre site internet, et auprès d’une cinquantaine de revendeurs, essentiellement des épiceries fines et engagées, comme La Maison Plisson ou La Grande Epicerie de Paris, mais aussi dans quelques hôtels, coffee shops et spas. Aujourd’hui, nos produits sont disponibles partout en France, majoritairement à Paris, et depuis peu à Londres et à Bruxelles.

Quels sont tes projets pour 2022 ?

Nous travaillons actuellement sur l’élargissement de la gamme, avec de nouvelles recettes et d’autres formats qui sortiront dans les prochains mois… mais je ne t’en dis pas plus pour laisser un peu de surprise !
Le deuxième grand projet sera d’agrandir l’équipe pour accélérer le développement de Nourée auprès des particuliers comme des professionnels du secteur CHR.

Quelle sont les deux plus grandes difficultés que tu as rencontrées dans la mise en place de ton projet ?

Je dirais au début du projet, fin 2020, lorsque j’ai lancé la commercialisation de ma marque via une campagne de crowdfunding sur Ulule. J’avais prévu un stock de 2 600 flacons de chicorée, et je me disais que si j’en vendais 1000 cela serait déjà super, mais la campagne a démarré sur les chapeaux de roues et nous avons rapidement atteint les 2000 ventes. J’ai donc dû trouver, en urgence, un deuxième atelier pour doubler la production et pouvoir honorer toutes ces commandes que je m’étais engagée à livrer avant les fêtes de fin d’année. Cela n’a pas été évident car je souhaitais que cela soit un atelier d’insertion par le travail pour les personnes en situation de handicap mais j’en ai finalement trouvé un très chouette avec lequel je travaille toujours aujourd’hui.
Ensuite, de manière plus générale, j’ai rencontré de nombreux soucis logistiques, et notamment de gestion des stocks ; un métier très nouveau pour moi comme je viens du milieu des affaires publiques et de la communication, mais heureusement j’ai récemment trouvé un logisticien à qui je délègue la mise en colis et la livraison !

Quel conseil aurais-tu aimé avoir avant de te lancer dans l’aventure ?

S’écouter, se faire confiance et bien s’entourer !

Pour quelles raisons as-tu souhaité rejoindre Smart Food Paris ?

Même si je connaissais bien le secteur alimentaire, je me lançais seule et je n’avais aucune expérience de l’entrepreneuriat, c’est pourquoi je souhaitais être bien entourée dès le début du projet, que ce soit par des experts ou des entrepreneurs. Smart Food Paris constitue un environnement stimulant, où je peux échanger avec d’autres startups food, bénéficier de formations intéressantes et être challengée au quotidien.

Quels ont été les impacts de la crise sanitaire sur ton entreprise ?

La crise sanitaire n’a pas vraiment freiné mon activité, elle a même plutôt eu un impact positif, notamment lors du lancement de la marque. C’était quelques mois après le début de la crise et il y avait déjà une certaine prise de conscience collective autour de l’alimentation durable. Je pense que cette sensibilisation des consommateurs aux bénéfices sur notre santé d’une alimentation plus responsable a un peu aidé mais, surtout, j’ai lancé la commercialisation juste avant Noël, une période propice aux achats, donc les produits Nourée étaient une idée de cadeau originale à offrir ou à s’offrir !
J’ai toutefois un peu ressenti les effets de la crise, fin 2021, lorsqu’il y a eu de nombreuses ruptures de stocks et une forte augmentation du prix des matières premières. L’entreprise qui me fournissait les bocaux en verre a par exemple fait faillite et j’ai donc dû trouver un nouveau prestataire.

Quel est selon toi l’enjeu principal auquel doivent répondre les entreprises du secteur alimentaire aujourd’hui ?

Je pense que l’enjeu principal est de réussir à produire localement et à grande échelle des produits sains et qualitatifs, sans attendre que la demande provienne des consommateurs. Il faut au contraire prendre les devants, mener des actions pour sensibiliser, éduquer et accompagner les citoyens vers une alimentation plus saine et durable. C’est par exemple ce que fait très bien la marque Funky Veggie, qui m’inspire beaucoup !

Si tu étais un plat, quel serait-il ?

Un couscous.

Si tu étais un ustensile de cuisine ?

Un mousseur à lait.

Et si tu étais une épice ou une plante aromatique ?

Des fleurs comestibles.

Quelle est ta recette fétiche ?

La shakshouka, une spécialité culinaire levantine que j’aime beaucoup et que je maîtrise super bien !

Retrouvez toutes les adresses sur la carte Mapstr de Smart Food Paris !