En bref

  • Date de création :

    15 avril 2016
  • Date d'incubation :

    Mai 2022
  • Fondateurs :

    Guillaume Pelet et Nils Olsen
  • Site internet :

    https://nutreets.fr/

Nutreets, une solution agricole au service d’une alimentation saine, durable et de proximité

Quel est le concept de Nutreets en quelques mots ?

Nutreets est une solution agricole innovante et efficiente qui permet de relocaliser les facteurs de production maraichers et piscicoles à proximité des bassins de consommation, tout en préservant les ressources naturelles et en valorisant les co-produits issus de la culture hors-sol et de la pisciculture. Nous commercialisons des fermes à taille humaine, en lien avec leur territoire, sur-mesure ou standardisées, au service d’une alimentation saine et durable.

Quels enjeux de société souhaitez-vous adresser ?

Nous souhaitons avant tout amorcer la transition écologique des modèles de production agricole. Le maraîchage et la pisciculture sont deux activités qui, prises séparément, sont très polluantes et fortement consommatrices d’eau mais, ensemble, elles deviennent plus efficaces.  Plutôt que de rejeter dans la nature les déjections riches en azote issues de l’élevage des poissons – et de polluer les rivières – nous avons choisi de les récupérer pour fertiliser les cultures. Les plantes vont alors nettoyer l’eau que nous pouvons ensuite renvoyer aux poissons, et cela crée un cercle extrêmement vertueux. Grâce à la polyculture, nos fermes permettent ainsi de produire plus avec moins, et de manière plus durable.
À plus long terme, nous avons l’ambition chez Nutreets de permettre à l’ensemble des populations, quelque soient leurs revenus, d’avoir accès à une alimentation saine, durable, locale et de qualité.

Quelle est l’origine de votre projet ?

Avec Nils, mon associé, nous sommes amis d’enfance. Nous avons été entrepreneurs chacun de notre côté puis nos chemins se sont recroisés et nous avions tous les deux l’envie de nous lancer dans un nouveau projet. Nils avait la fibre agricole et m’a fait découvrir l’aquaponie. Il m’a très vite convaincu du potentiel environnemental et économique de ce modèle. Nous avons donc fait de premiers essais en 2015, qui se sont avérés concluants et nous ont encouragé à créer Nutreets l’année suivante.
Nous avons tout d’abord acheté une serre pilote à La Chapelle-Basse-Mer, dans la vallée maraichère nantaise, où nous avons réalisé toute notre R&D. À partir de 2018, nous avons commencé à commercialiser la production issue de cette ferme, dans un premier temps en B2B, auprès de quelques restaurateurs et distributeurs. Puis en mars 2020, avec la crise sanitaire, nous avons basculé vers un modèle B2C en mettant en place un système de paniers de fruits, légumes et poissons. Les consommateurs pouvaient passer leurs commandes en ligne et se les faire livrer à domicile ou venir les récupérer directement à la ferme. Cela fonctionnait très bien, nous sommes montés jusqu’à 600 paniers par semaine. Nous sommes ensuite revenus à un modèle mêlant B2B, B2C et même B2B2C grâce à des plateformes comme La Ruche qui dit Oui, avant de vendre cette ferme fin 2021 pour se concentrer sur le déploiement de notre solution en Ile-de-France.

Quel est votre cœur de métier chez Nutreets ?

Nous avons trois grands savoir-faire. Tout d’abord un bureau d’études, dirigé par Benoît Simonnet, qui conçoit les fermes et nous permet de proposer des solutions sur-mesure adaptées aux besoins de nos clients. Ce bureau d’études travaille également pour d’autres clients prestigieux comme les centres de recherche.
Ensuite, nous déployons et gérons les sites de production, en assurant la maintenance et l’exploitation si le client le souhaite.
Enfin, nous proposons différents services autour de ces infrastructures grâce à un outil de monitoring favorisant un pilotage simple et ludique de la ferme pour son exploitant. Cela nous permet de remonter la data aux équipes techniques de Nutreets et de proposer des solutions de suivi, d’accompagnement et de formation.

À qui s’adresse votre solution ?

Il y a d’une part les piscicultures éligibles à notre solution, les 59 000 exploitations maraîchères présentes sur le territoire national et tous les agriculteurs qui souhaitent changer de modèle. Aujourd’hui, avec la grippe aviaire, beaucoup de producteurs avicoles se tournent aussi vers nous. Il faut savoir qu’environ 50% des exploitations agricoles seront cédées ou transmises d’ici à 2030, ce qui constitue une véritable opportunité pour Nutreets. Une majorité des jeunes repreneurs ne souhaite effectivement pas poursuivre avec le modèle intensif développé par les anciens exploitants et a conscience de l’importance de développer des modèles basés sur la qualité et la proximité.
D’autre part, grâce à notre solution, nous pouvons contribuer au développement de la smart city et renforcer la résilience des territoires. C’est pourquoi nous visons également d’autres marchés tels que l’immobilier, la grande distribution, la restauration collective, l’hôtellerie et les infrastructures en général - notamment les infrastructures avec de l’énergie fatale à valoriser.

Qui sont vos premiers clients ?

Nous avons vendu notre deuxième ferme à Accor-Invest. Elle se trouve sur le nouveau fleuron de la marque Mercure à Paray Vieille Poste, à côté de l’aéroport d’Orly. Nous avons végétalisé 2000m2 de toiture permettant d’alimenter en produits frais, sains et savoureux, le restaurant de l’hôtel et d’autres restaurants du Groupe dans un rayon proche. L’hôtel est propriétaire de la ferme et Nutreets opère le site pour le compte d’Accor-Invest.
La troisième ferme a été développée avec le Groupe Nexity, n°1 de la promotion immobilière en France. La ferme se situe à Colombes, dans un complexe immobilier de 760 logements le long de l’A86. Nous avons donné une fonction active de ferme urbaine au mur anti-bruit et anti-pollution qui protège le programme immobilier adjacent des nuisances issues de l’autoroute. Cette ferme permettra de produire des fruits, des légumes et du poisson dans un environnement totalement urbain afin d’alimenter les écoles, les restaurants et les habitants de Colombes.

Quels types de produits cultivez/élevez-vous ?

Nous élevons des poissons d’eau douce, avec deux best-sellers : la truite et le sandre. Nous faisons des essais avec d’autres espèces, comme l’omble chevalier, mais également avec des poissons d’eau de mer. Et nous essayons de nous adapter aux contraintes des territoires, notamment pour les départements et régions d’outre-mer, où nous travaillons sur du tilapia ou de la perche du Nil.
Nous cultivons ensuite des végétaux, que l’on regroupe en deux grandes familles : les cycles de production courts et les cycles de production longs. Les premiers rassemblent les légumes feuilles, comme la salade ou le chou, les herbes aromatiques, les fleurs comestibles et les fruits rouges. Les seconds rassemblent les plantes palissades, comme la tomate, l’aubergine, la courgette ou encore le poivron.

Quelles sont les prochaines étapes pour Nutreets ?

Nous poursuivons notre déploiement en Ile-de-France avec l’ouverture de notre 3e ferme à Colombes en fin d’année, qui sera notre nouveau site pilote. Nous prévoyons de déployer 4 à 5 programmes supplémentaires en France métropolitaine ou sur le territoire ultra-marin et, même si nous continuerons de répondre aux sollicitations, aujourd’hui notre priorité est surtout de faire un magnifique travail sur ces déploiements à venir ! Nous sommes d’ailleurs à la recherche de nouveaux talents pour renforcer l’équipe !

Quelles sont les principales difficultés rencontrées dans la mise en œuvre de ton projet ?

Le monde agricole représente un immense défi à lui tout seul ! L’agriculture est un marché très spécifique, difficile à comprendre et pénétrer.
Lorsque nous sommes arrivés en Loire-Atlantique, nous pensions vendre plein de fermes aux maraichers mais en réalité nous avons percuté un mur. Les projets innovants sont difficiles à défendre auprès d’agriculteurs qui sont dans le métier depuis plus de 40 ans. Heureusement, aujourd’hui, grâce à tout un travail de pédagogie et aux différents acteurs qui nous soutiennent, nous avons gagné en crédibilité et créé une vraie belle dynamique. Nous avons vendu des fermes, généré du chiffre d’affaires, structuré une équipe autour du projet et démontré la soutenabilité économique et écologique de nos solutions.

Quel enseignement principal retires-tu de ton expérience entrepreneuriale ?

Je pense que le maître-mot dans l’univers entrepreneurial est la résilience.
Il est important de toujours se remettre en question pour aller de l’avant, mais également de s’ouvrir aux autres pour pouvoir prendre du recul, mettre en perspective sa vision, confronter ses idées, et ainsi s’adapter au monde qui nous entoure.

Pour quelles raisons avez-vous souhaité rejoindre la plateforme d’innovation alimentaire de Paris&Co ?

Nous souhaitions avoir un ancrage extrêmement fort sur le territoire d’Ile-de-France qui constitue un de nos marchés prioritaires. C’est donc tout naturellement que nous nous sommes tournés vers Paris&Co pour bénéficier de son accompagnement et de son réseau, car c’est le fer de lance de l’activité entrepreneuriale en région parisienne !

 

Bandeau Portrait Food

Si tu étais un plat, quel serait-il ?

Le bœuf bourguignon.

Si tu étais un ustensile de cuisine, quel serait-il ?

Un couteau à grande lame.

Si tu étais un condiment, quel serait-il ?

Le poivre.

Quelle est ta recette fétiche ?

La salade de fruits, que j’adapte en fonction des saisons !

Quel est le chef qui t’inspire ?

Mori Yoshida, c’est un chef japonais qui fait des pâtisseries françaises, et c’est complètement dingue.

Aurais-tu un bon plan food à nous conseiller à Paris ou en région parisienne ?

J’aime beaucoup le marché des Enfants Rouges dans le Marais !

Retrouvez toutes les adresses sur la carte Mapstr de Smart Food Paris !